
Requiem
Chapitre
III ... Par Shala
North Fork Bank, 11 heures du matin. Il y a pas mal de monde, il y a
des files à chaque guichet ouvert. Il pleut violemment dehors, le ciel
est menaçant, les gouttes viennent s'écraser par miliers sur les
grandes vitres du hall central de la banque. Une jeune femme en fin de
file est en train de jurer contre le ciel car elle n'a justement pas
penser à prendre un parapluie. Dans une autre file une petite fille
donne la main à sa mère tout en admirant l'eau glisser sur les vitres
comme si les gouttes se faisaient la course. Dans la file la plus
proche de la sortie, se trouve un homme habillé d'un long manteau brun;
il tremble comme une feuille, transpire à grosses gouttes, a un visage
visiblement fatigué et a un regard qui oscille entre le nerveux et le
fuyant. Après plusieures dizaines de minutes arrive son tour, il fixe
nerveusement la banquière:
– Bonjour monsieur, que puis-je faire
pour votre service?
– (il lache un petit rire nerveux) ce que
tu peux faire pour moi?(rigole encore de la même façon) Tu.....tu peux
te mettre à terre....
– Je vous demande pardon?
– (il s'approche plus près et lache sa
phrase entre ses dents) J'ai dit mets toi à teeeerre....
– J'ai bien peur de ne pas vous suivre
monsieur....
– Putain m'est t'es conne ou quoi? (il
sort un fusil mitrailleur de son manteau et le pointe en direction de
la banquière) J'AI DIT A TERRE POUFIASSE!
La panique s'empare vite de toutes les personnes présentes, et le gars
pointe sa mitrailleuse dans toutes les directions en gueulant à tout le
monde de s'assoir. Il tire plusieurs coups en l'air pour que tout le
monde se fixe et il obtient satisfaction. Un vigile essaie de le
surprendre par derrière mais il se prend un coup de crosse dans la
machoire et se retrouve sonné. L'homme s'empare de son arme de service
et la glisse dans son pantalon. Il prend ensuite les menottes du vigile
et l'attache à une des rampes qui sépare les différents guichets. Il
désigne ensuite un des banquiers derrière un guichet avec sa
mitrailleuse:
– Toi! Je sais qu'il existe un tout
nouveau système de sécurité dans cette banque qui empêche quiconque de
sortir en cas de braquage, et au cas où tu l'aurais pas remarqué, c'en
est un, de braquage; alors je veux que tu actives ce système,
maintenant!
– Ou...oui.....vou...voilà...
Et le banquier s'exécute en appuyant sur un bouton en dessous de son
bureau, il est tellement nerveux qu'il n'arrive pas à décoler son doigt
du bouton en question. Une alarme silencieuse s'active, et toutes les
issues (portes et fenêtres) se retrouvent condamnés par des volets
métalliques qui viennent de tomber lourdement devant celles-ci. L'homme
se dirige alors derrière les guichets et débranche violemment les
téléphones disposés sur chaque bureau. Il prend ensuite une chaise et
la traîne à quelques metres de la sortie, puis s'instale dessus. D'où
il se trouve il a une vue d'ensemble sur tous ses otages. Maintenant
qu'il a la situation totalement sous contrôle, il commence tout
doucement à reprendre son calme.
– Bien, vu que l'alarme a été déclenchée,
la police ne devrait pas tarder à arriver.... mais un évenement de ce
genre ne serait pas ce qu'il est si la presse ne vient pas foutre son
nez là-dedans. On va donc se charger de les prévenir.
– Ecoutez monsieur, je ne pense pas que...
– Je ne crois pas t'avoir permis d'OUVRIR
LA BOUCHE! Tu es qui d'abord?
– Je me nomme Henry Carlson, je suis le
directeur de cette banque.
– Et bien Henry......TA GUEULE! Et ne
t'avises plus d'ouvrir la bouche ou sinon elle ne te servira plus qu'à
manger avec une paille. JE ME SUIS BIEN FAIT COMPRENDRE?!
– C'est....c'est entendu...
– Bien....ET CA COMPTE POUR N'IMPORTE
LEQUEL D'ENTRE VOUS! Celui qui l'ouvre, BANG! Une bastos!
Il saisit alors un téléphone portable dans son manteau et compose un
numéro:
– Vous êtes bien sur Channel 4 la chaîne
info la plus regardé des States! Restez au bout du fil, nous vous
mettons en contact avec un responsable le plus vite possible...
Le braqueur se met alors à siffloter la musique d'attente en regardant
le plafond d'un air amusé. Après 45 bonnes secondes, il tombe sur un
responsable:
– Bonjour, Jim Jones de Channel 4, que
puis-je faire pour vous?
– Salut JJ, je peux vous appeler JJ?
– Et bien....
– Cool, voyez vous JJ, je vous appelle
car je suis en train de braquer une banque, la North Fork Bank pour
être précis, et que ça me ferait très plaisir si vous veniez couvrir
l'évenement.
– Euh...Vous plaisantez là pas vrai?
– Pourquoi je plaisanterais? Ce serait
plutôt minable comme plaisanterie non? Si vous ne me croyez pas vous
n'avez qu'à tracer mon portable, vous verrez que je me trouve en ce
moment où j'ai dis que j'étais, ou alors vérifiez les fréquences de la
police, je suis sur que vous me croirez ensuite.
– (son correspondant jubile déjà à l'idée
de ce scoop qui pourrait booster sa carrière) très bien, admettons que
je vous crois, pouqruoi nous avoir contacté nous?
– La réponse est dans votre message
d'acceuil crétin, «la chaine info la plus regardée des States». Tu
croyais quand même pas que c'était parce que j'étais fan j'espère?
– Non, c'est évident....
– Bien, maintenant que vous êtes au
courant, je vous attends avec impatience, vous avez 20 minutes. Et je
veux que ce soit toi qui soit sur place, quand j'allumerai la télé et
que je verrai votre équipe sur place, je veux entendre «Bonjour, ici
Jim Jones de Channel 4 ». (à ce moment là à l'autre bout du
fil, JJ a un sourire jusqu'au oreilles) Et si ce n'est pas le cas, tu
auras le sang d'un otage sur les mains, peut être plus.
– (son sourire s'est effacé d'un coup)
très.......très bien. Je vais essayer de faire ça....
– Nan, tu n'essaie pas, tu le fais! Et
une chose encore, j'ai pas envie de me tapper une tonne de coups de fil
pour contacter les autres chaines, alors t'es gentil, tu va contacter
un maximum d'autres chaines pour moi, et si tu ne le fais pas, même
tarif que si ce n'est pas toi à l'écran dans 20 minutes, c'est clair?
– (JJ commence à suer à grosses gouttes)
Mes patrons n'accepteront jamais ça....
– et bien il va falloir pourtant.....tes
patrons sont dans le coin je suppose?
– Quelques mètres derrière moi oui....
– Et bien branche le haut parleur de ton
combiné qu'ils m'entendent...
– c'est....c'est fait.
– Messieurs les patrons de JJ, je demande
votre attention s'il vous plaît! (le braqueur tire alors plusieurs
coups en l'air) La prochaine fois je viserai les otages! Alors faites
ce que j'ai dit où ça va mal finir!
– C'est bon....mes patrons ont compris,
je me mettrai en route avec une équipe dès que vous aurez raccroché.
– Nan, je raccroche pas, c'est un numéro
gratuit. Comme ça on restera en contact. Et une fois que tu seras sur
place, je pourrai déclarer ce que j'ai à dire devant des millions
d'américains
– Très bien, on se met en route
– A dans 20 minutes JJ...
Il se lève et pose ensuite le portable sur sa chaise. Il fait quelques
pas et observe la télévision qui repose sur un monticule accroché au
mur à deux mètres du sol, derrière les guichets. Il se tourne alors
vers le directeur et lui demande:
– Je suppose que cette télé a le cable?
– En....En effet, nous nous servons de
cette télévision pour la chaine boursière uniquement, mais elle possède
les autres chaines du cable.
– Parfait.....Bon, tout le monde passe
derrière les guichets, et que ça saute! Et toi! (en s'adressant à une
banquière) allume cette télé et met là sur Channel 4. Et plus vite que
ça!
La banquière trotine en pleurnichant vers la télévision et allume sur
le poste en question. La plupart des autres otages obtempèrent, les
récalcitrants changent vite d'avis lorsqu'ils se retrouvent avec le
canon de la mitrailleuse enfoncée dans leur dos. Le braqueur se dirige
vers sa chaise et reprend son portable, il rejoint ensuite les otages
derrière les guichets.
Les 20 minutes se sont écoulées, le flash info spécial commence juste à
temps. Pendant les longues minutes d'attente, le braqueur s'est amusé a
vérifié les autres chaines pour voir si JJ et son équipe avait bien
suivi ses instructions, et il fut ravi, plusieures chaines avaient
lancé un flash info sur le braquage, disant qu'ils seraient bientôt sur
place pour couvrir l'évenement en collaboration avec Channel 4. Retour
à l'instant présent, JJ se tient nerveusement devant la caméra, il a du
mal à tenir son micro et son sourire crispé n'arrange pas la situation.
À l'arrière plan on peut remarquer que la police a déjà bouclé le
périmètre et que pas mal de monde se trouve sur les lieux. Un gars de
l'équipe de JJ lui fait signe, ça tourne:
– Bon...bonjour, je suis Jim Jones en
direct pour Channel 4. Je...je me trouve en ce moment devant
la....devant la North Fork Bank qui se fait actuellement braquer...
– Wai c'est bien JJ, tu connais bien ton
texte! Dit le braqueur en rigolant derrière son écran.
– Chose inattendue, c'est le braqueur en
personne qui nous a contacté afin de nous faire venir sur place le plus
vite possible (on sent dans la voix de JJ qu'il commence à prendre ses
aises). En traçant son téléphone portable nous avons découvert qu'il se
nomme Matt Akronovsky et d'après nos contacts à la police, il aurait
déjà un dossier chargé de crimes de toutes sortes....
– (le visage de Matt passe du jovial au
méprisant) Espèce de petit enfoiré....
– Et notre braqueur a accepté de rester
en contact téléphonique avec nous, vous allez donc pouvoir entendre ce
qu'il a à dire en même temps que nous chers téléspectateurs (JJ pose sa
main sur son oreillette) Allo Matt, est ce que vous m'entendez?
La réponse de Matt fut une série de coups de feu. Le regard de JJ fixa
le vide, son visage devient pâle d'un seul coup, à l'arrière on peut
voir le public prit de panique. Une respiration lente se fait entendre,
puis Matt annonce d'une voix sinistre et posée:
– Félicitations JJ, tu viens de te rendre
responsable de la mort de trois otages....Ce n'est pas bien de fouiller
le passé des gens....Ta maman ne t'a pas appris celà?
– ...... (JJ est pétrifié)
– Bien, au moins ce qui est sur c'est que
j'ai votre attention....Je ne demande qu'une seule chose, Requiem....
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