Requiem
Chapitre IV ... Par Shala


«Je ne demande qu'une seule chose, Requiem....». Catarina laisse tomber son couteau par terre lorsqu'elle entend cette phrase. Elle se trouve aux fourneaux avec son oncle au moment du flash info. Lui prépare la pâte à pizza pendant qu'elle coupe des légumes pour servir comme assortiment pour les prochaines pizzas.
–    Fais un peu attention piccolina....
–    Je ne suis plus une gamine zio Vincenzo, arrête de m'appeler comme ça.
–    Je t'appelerai comme je veux, tu aurais pu te blesser avec ce couteau, sois plus attentive......Je sais, c'est ce foutu reportage, et bien puisque c'est comme ça.... (il se dirige vers la télévision pour l'éteindre)
–    Nan c'est bon! Je ferrai attention c'est promis
–    (il soupire) Très bien, mais concentre toi sur ce que tu fais....
A ce moment là arrive Steve qui revient d'une livraison. Il pose sa veste sur un porte manteau et retrousse ses manches, sachant que Vincenzo allait surement lui demander de l'aider à la préparation des prochaines pizzas. En entrant dans la cuisine, il est immédiatement intrigué par ce qui se passe à la télévision:
–    Salut vous deux, qu'est ce qui se passe pour qu'il y ai un flash info à cette heure-ci?
–    Un fou furieux qui braque la North Fork Bank, il a lui même contacté la presse, et apparement il vient de tuer trois personnes, et en plus....
–    Et en plus c'est un fan de l'autre tordu en costume, il veut sans doute qu'il vienne pour partager son butin avec lui. Braquer une banque juste pour voir ce clown de Requiem, j'vous jure, y en a vraiment qui ont que ça à foutre....
–    Il réclame Requiem? Je me demande bien pourquoi.... (Steve fait alors semblant de regarder sa montre) Bon sang il est déjà cette heure là! J'avais promis à un type de le rejoindre à midi à Central Park, faut que j'y aille!
–    Tu te fous de moi? Tu fixe rendez-vous à un type pendant tes heures de travail?
–    Chuis désolé, faut vraiment que j'y aille, tenez moi au courant de ce qui s'est passé pour le braquage quand je reviendrai... (il prend sa vetse et sort précipitament par la porte de derrière, Vincenzo courre vers la sortie pour le rattraper)
–    Veux-tu revenir i.....Ca alors, où il est passé? Dio mio, je me demande encore pourquoi je garde ce garçon sous mon toît....

Sur place, la police et le FBI sont désemparés, la situation leur échappe complètement. Le système de sécurité de la banque ne leur donne aucune visibilité, et le braqueur refuse de leur adresser la parole. Ils ont tenté de se connecter aux caméras de surveillance mais ils ne reçoivent aucune image, Matt a sans doute du les débrancher. Dans la caravane qui leur sert de QG provisoire, l'officier du FBI chargé de l'affaire ne sait vraiment pas quoi faire, il n'arrête pas de tourner en rond, il est déjà en train d'imaginer ce qui lui arriverait si il ne réussit pas à libérer les otages et à arrêter ce fou furieux. Tout à coup Requiem apparaît devant lui, lui créant une grosse frayeur:
–    Désolé, je fais souvent cet effet là aux gens la première fois.
–    (le gars du FBI se remet droit, et lance un air du genre «même pas peur») Dégagez Requiem, on a pas besoin de vous, on maîtrise la situation.
–    Ca en a tout l'air en effet....
–    Je ne vous permet d'être insolent avec moi. Retournez dans votre trou ou peut importe l'endroit d'où vous venez....
–    Le braqueur a réclamé ma présence. Je ne compte pas le décevoir. Et je vous retourne la remarque en ce qui concerne l'insolence, continuez et je vous donnerai vraiment une raison de ne pas m'apprécier.
–    Des....des menaces?
–    Prenez ça comme vous voulez. Pendant que vous vous posez la question moi je vais à l'intérieur.
–    Quoi? Je vous l'interdit!
–    Ben voyons.... (et il disparait comme il est venu)
–    C'est pas vrai.....Il va foutre un de ces bordels......J'suis foutu.

A l'intérieur, Akronovsky commence à s'impatienter, il fixe la télé en espérant voir apparaître le justicier en noir et rouge. Il jette aussi un coup d'oeil vers les otages qui tremblent encore plus de peur depuis qu'il a abattu une des banquières et 2 autres otages. Il se dit qu'il serait peut être temps de réintervenir à la télé pour presser Requiem en menaçant de tuer de nouveaux otages. Mais au moment où il se lève pour saisir son portable, une ombre passe soudainement devant lui, à peine a-t-il le temps de s'en rendre compte que la mitrailleuse qu'il avait en main a disparu. Il regarde à gauche, puis à droite, rien, personne n'a bougé, il ne comprend pas. «Tu as perdu ça je crois.» dit Requiem, au milieu du hall central de la banque, la mitrailleuse de Matt à la main. Matt sort alors le flingue qu'il a pris au vigile tout à l'heure et vide le chargeur sur Requiem, qui ne bronche pas et évite les balles en se rendant intangible. Une fois le chargeur vide, Requiem riposte à son tour en tirant sur Matt. Celui-ci s'écroule, blessé à l'épaule. Steve laisse tomber la mitrailleuse et marche lentement vers le braqueur, qui commence à ramper à reculons le regard rempli de peur. Une fois arrivé à sa hauteur, il le saisit par l'épaule blessée, Matt ne peut pas s'empêcher de hurler de douleur. Tout en continuant la pression sur sa blessure, Requiem traîne le braqueur jusqu'au centre du hall, puis le lache.
–    Haaa....ça fait un mal de chien. Et moi qui croyais que les super-héros étaient gentils....
–    On est pas dans un comics. Je n'ai aucune pitié pour les assassins dans ton genre.
–    Ca va, ça va, calme toi mec....
–    Me clamer? Dis toi bien que je suis calme, parce que si je ne l'étais pas tu serais déjà mort....Maintenant dis-moi pourquoi tu voulais que je vienne, ce n'était quand même pas juste pour te mesurer à moi?
–    (Matt commence à sourire) Non bien évidemment, moi je me serais bien passé de ta visite....
–    Explique-toi.
–    C'est juste qu'il y a quelqu'un qui meurre d'envie de te rencontrer. Ce braquage n'avait que pour but de t'attirer ici, et toi comme un gros crétin tu t'es précipité dans la gueule du loup (il commence à rigoler)
–    (Steve le relève en le prenant par la cou) Je vais te faire passer l'envie de rigoler, de qui s'agit-il?
Tout à coup Requiem est pris d'un énorme frisson qui parcourt tout son corps, une sensation qu'il avait déjà ressentie l'autre jour à l'entrepôt, sauf que cette fois-ci c'est beaucoup plus fort, ça le paralyse presque. C'est à ce moment là qu'une voix se fait entendre derrière lui:
–    C'est une sensation étrange n'est ce pas? Ca choque toujours la première fois.
–    (Steve lache le braqueur et se retourne vers le nouveau venu) Qui....qui êtes vous?
–    Je crois bien être l'homme dont ce cher monsieur Akronovsky vous a parlé.
–    Vous étiez censé arriver dès qu'il serait sur place, ce crétin a eu le temps de me blesser, encore un peu et il me tuait....dit alors Matt
–    Pauv'chou, tu t'es fait une égratinure, quel dommage....(le nouveau venu se tourne alors vers Requiem) Il semblerait que cet animal soit blessé....(il regarde à nouveau Akronovsky) Et tu sais ce qu'on fait avec les animaux blessés Matt?
–    De quoi vous parlez putain?
–    (l'homme sort alors un énorme flingue noir de son manteau, descend le braqueur d'une balle dans la tête, puis lache sur un ton cynique) On les abbat....
Steve regarde alors le cadavre de Matt puis l'inconnu sans trop comprendre ce qui se passe. L'inconnu quant à lui, visiblement très amusé de la situation, range son arme, regarde les otages et leur annonce qu'ils sont libres et qu'ils peuvent déverouiller le système de sécurité pour sortir. Il se tourne ensuite vers Requiem:
–    Voilà ce que j'appelle une affaire reglée...
–    Vous...Vous avez abbatu ce type sans la moindre pitié, vous êtes un assassin....
–    Vous faites erreur, je ne l'ai pas assassiné, je l'ai purifié. Son sort est à présent entre les mains du tout puissant.
–    Vous êtes barge. Je ne vais pas vous laissez vous en sortir comme ça....
–    Ne vous inquiétez pas, je ne compte pas vous laissez, nous avons beacoup de choses à nous dire. Je connais d'ailleurs un endroit bien tranquille pour discuter.
L'inconnu pose alors sa main sur l'épaule de Requiem et ils disparaissent tous les deux.

Les deux hommes se retrouvent dans une vieille église, probablement abandonnée vu l'état des lieux. Les bancs sont vieux et cassés pour la plupart, les vitraux sont quasi tous brisés, les statues qui ornent l'endroit sont toutes amochées, l'autel est vide et le tout est recouvert de poussière et de toiles d'araignées. L'inconnu s'avance vers ce qui reste de la représentation du Christ et fait le signe de croix.
–    Vous savez pourquoi le monde va si mal de nos jours? C'est parce que les Hommes ont perdu la foi. Ils se sont égarés du chemin de notre seigneur, mais heureusement je suis là pour changer celà. Car une mission m'a été confiée, celle de purifier l'âme des pêcheurs.
–    ....
–    Je n'ai pas encore eu l'occasion de me présenter, on me nomme CrossDog.
–    Qu'est ce que vous me voulez, pourquoi toute cette mise en scène?
–    Cet endroit est la preuve de l'égarement des hommes, abandonner un lieu sacré comme celui-ci devrait être sévèrement puni; mais au lieu de ça la ville approuve et projette de raser cette église pour construire des bureaux.
–    Et en quoi ça me concerne?
–    Celà nous concerne tous mon ami. Nous n'avons pas le droit de laisser les Hommes se moquer ainsi de notre seigneur tout puissant.
–    Passionnant....
–    Vous et moi sommes semblables mon ami, nous avons été dotés d'un don dès la naissance, ce don nous devons le mettre au service de Dieu pour punir les pêcheurs et purifier leurs âmes.
–    De un, je ne suis pas votre ami. De deux, nous sommes loin d'être semblables. Il semble évident que notre pouvoir est identique, mais les raisons pour lesquelles nous utilisons ce pouvoir est totalement différent. Vous vous êtes un criminel, je dirais même que vous êtes un putain d'illuminé.
–    Votre réaction me déçois fortement. Je pensais que vous comprendriez que la cause que je défends est noble et est le seul chemin possible vers la rédemption. Car oui, vous êtes un pêcheur Requiem. Vous n'utilisez pas votre don au service de notre seigneur alors que c'est pour celà qu'il vous a été donné.
–    En ce qui me concerne mon pouvoir m'a été donné par ma mère. Le bon dieu j'ai aucun compte à lui rendre.
–    (Il affiche un sourire en coin) A dire vrai je préfère que vous réagissiez de la sorte, car avoir un emmerdeur comme vous comme partenaire m'aurait déplu au plus haut point.
–    Allez approche ordure, j'vais te remettre les pieds sur terre moi.....dit-il en entrechoquant ses griffes rouges.
CrossDog fait alors apparaître les lames qu'il a dans les manches en souriant, puis disparaît d'un coup pour réapparaître à hauteur de Requiem une lame en direction de sa gorge. Mais elle se fait stopper net par les griffes de Steve qui avait prévu son attaque, et qui contre-attaque par un coup de coude au visage puis un coup de pied pour éloigner son adversaire. CrossDog avec un regard jouissif lèche le sang au bord de sa lèvre puis repart aussitôt à l'attaque avec une vitesse et une vivacité impressionante. Les deux adversaires semblent à égalité, leurs mouvements sont fluides et rapides, leurs lames n'arrêtent pas de s'entrechoquer. On dirait que chacun arrive à prévoir les coups de l'autre, on pourrait croire que comme c'est parti là ça pourrait durer des heures. Après quelques minutes de combat intense, les deux hommes se fixent et ne se lachent pas du regard.
–    Je dois avouer que je m'attendais à pire, tu te défends bien.....dit CrossDog
–    Tu n'es pas mauvais non plus, mais j'ai vu mieux.
–    Bien, on est donc d'accord, il est temps de passer au niveau supérieur....



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