
NightSnake
Chapitre II ... Par Nani
Lorsqu'il essaya d'emprunter le même chemin que la 1ere fois, il dût se rendre a
l'évidence, la sécurité avait été très nettement renforcée. Il laissa donc tomber
cette option et tenta sa chance avec une méthode bien plus culottée...
La porte vitrée de l'entrée s'ouvrit toute seule sous les yeux ébahis du garde. Il se
leva pour aller la refermer et lorsqu'il se retourna, il vit que le verrouillage des
portes blindées était désactivé. Toujours aussi interloqué, il retourna derrière son
poste de contrôle et se pencha vers les innombrables boutons qui entouraient les écrans
de contrôle des caméras et l'ordinateur central qui affichait toujours cette alerte de
déverrouillage des coffres. Il avançait un doigt avec un soupir et se préparait à
appuyer sur le bouton de verrouillage quand une forme invisible retint sa main à quelques
centimètres de son clavier. Puis il sentit une aiguille s'enfoncer dans son cou et
s'endormit quasi instantanément.
- Acuponcture mon gars, c'est plus efficace et discret que le chloroforme.
Toujours invisible, NightSnake se dirigea vers le coffre en sautillant ... Trop facile,
pourquoi n'y avait-il pas penser plus tôt ? Le défi restant était dans le coffre... Il
devait y avoir des capteurs de toutes sortes un peu partout puisqu'il n'y avait pas de
balayage laser...
- On dirait une chambre forte de film...
Le voleur leva ses yeux de jade vers le plafond, avisa un angle pas trop compliqué, et se
prépara à y planter un de ses bâtons quand une bien meilleure idée lui vint à
l'esprit... Il s'éloigna de quelques mètres, joua un peu avec son bâton avant de sortir
un filin de celui ci auquel il fixa le grappin habituellement accroché au haut du bâton.
C'est la 1ere fois qu'il utilisait son arme à l'envers, il n'avait pas intérêt à se
rater.
Sauf qu'à trop vouloir faire le malin, il en oublia une chose : il avait désactivé
l'alarme en même temps que les verrouillages des coffres ! Il se serait même fait avoir
s'il n'avait pas eu la chance d'être invisible, car un agent de la sécurité passa juste
à côté de lui, l'arme au poing en chuchotant dans son micro-oreillette qu'il n'y avait
rien a signaler dans cette salle. Il s'apprêtait même à la refermer quand Rob lui
écrasa la tête contre le mur de marbre.
- K.O. pour un moment, pensa-t-il
Mais il devait maintenant faire vite. Il décida de la jouer rapide et sauvage, entra en
courant dans la chambre forte, s'empara de la puce et fila à toute vitesse, poing fermé
sur la petite chose électronique pour lui faire profiter de son invisibilité. En pleine
course, il sortit un de ses bâtons et l'envoya se fracasser contre la porte vitrée,
alertant les gardes alentours qui ne savaient trop quoi chercher. L'invisibilité a ses
avantages...
Trop facile...
Il se demandait comment il avait pu se faire avoir comme ça la fois précédente. Alors
que tout le monde était au courant qu'il avait tenté de voler cette petite chose. Un
toute petite chose même. Comment pouvait-elle à ce point décider du destin d'une
famille ?
Rob se dit que sa mère avait une chance de ne pas être inquiétée si elle restait en
Chine sur les traces de ses innombrables trésors. Puis il se remit en marche. Si sa mère
semblait à l’abri derrière les kilomètres, son père était tout proche et courait
un grand danger. Qui savait quand Krashner viendrait chercher cette maudite puce ?
Cette fois ci il ne flâna pas en route, pas question de s'amuser a cette heure avancée
de la nuit alors qu'on vient de commettre le vol le plus bizarre depuis pas mal de temps,
surtout si on s'est fait remarquer la nuit précédente. Il atterrit durement sur le sol
du toit du Shinkawa Plaza. Perdu dans ses pensées, il avait oublié de ralentir sa
course.
Un petit signe à la caméra, pas de temps à perdre.
Rien
Mais bon sang ouvres toi !
Un bon coup de pied dans la porte, rien n'y fait.
Rob a un mauvais pressentiment, un très mauvais pressentiment. Il file vers le muret et
regarde les fenêtres aux étages inférieurs. Tout est noir. Pas une lumière. Pas de
lumière veut dire pas d'électricité, pas d'électricité veut dire... Oh non !
Il choisit alors la méthode dure et après avoir cogné sur la porte une bonne douzaine
de fois sans autre succès que d'annoncer sa venue avec tout ce bouquant, il choisit la
bouche d'aération. C'est étroit, c'est pas très pratique, mais il faut faire vite.
La cuisine.
S'il y a bien un endroit où il ne s'attendait pas à arriver, c'est celui là. Mais tout
compte fait, ce n'est peut-être pas plus mal. De la cuisine, le chemin vers la salle
principale est facile. Et il le connaît par coeur. Reste que les pierres qu'il portent
sont un peut trop voyantes dans l'obscurité. Faute d'avoir le temps de trouver une
solution, Rob se débarrasse de son masque, arrache le tissu et en couvre comme il peut
l'énorme émeraude qu'il porte à la poitrine. Ca vaut ce que ça vaut, mais ça tiendra.
La sortie de la cuisine est toute simple, en face il y a un grand pot de fleur, un bond
suffit pour se cacher derrière la plante tropicale, et d'ici on voit toute la salle. Les
quartiers d'habitation du Shinkawa Plaza sont construits bizarrement, la cuisine donne sur
un salon plutôt spacieux où les cachettes sont rares, et au bout, un long couloir mène
au bureau de son père. De là semble venir une lumière. Peut-être le générateur
particulier du maître des lieux. De ce fait il ne s'est sans doute pas rendu compte de la
panne qui touche l'immeuble. Mais trêve de questions, il perd du temps. Se rendant
invisible, il traverse la pièce le plus rapidement possible en longeant le mur, histoire
que son ombre, seule chose à même de trahir sa présence, ne se découpe que peu sur le
papier peint uni beige du salon. Encore un bond et le voici collé au mur du couloir. Le
bureau de son père est en effet éclairé, mais de la porte ouverte il distingue deux
ombres. Qui est l'autre homme ? Une course vers le bureau et il en aura le coeur net.
Basculant légèrement son corps en arrière comme pour se donner de l'élan, il se lance
à toute vitesse vers la lumière et la scène le stoppe net. Un homme masqué
entièrement vêtu de noir braque une arme sur son père. Shiro ne semble pas avoir peur
mais l'issue de la discussion semble inévitable.
Pas le temps de réfléchir, Rob, invisible qu'il est, se rue sur l'homme en noir, saute
et prépare son coup de pied quand... L'homme disparaît ! Puis réapparaît juste en
dessous le lui, saisit sa cheville et d'un large mouvement d'épaule l'envoie à travers
la fenêtre sous le regarde effaré de son père. Il n'a rien pu faire. Il traverse la
vitre et sent chaque coupure du verre brisé sur sa peau. La chute sera longue. Il est
encore sous l'effet de la parade formidable de l'agresseur de son père quand il reprend
ses esprits en sentant l'air glacé lui gifler la nuque. Il tombe et prend de la vitesse.
Il va s'écraser au sol.
Il n'est plus qu'à quelques mètres du sol. Dans un sursaut, il saisit l’un de ses
bâtons, enroule 2 ou 3 fois sa main autour du filin et le lance le plus fort possible
vers un pylône. La force du contact entre les 2 matières fait vibrer le filin, il se
resserre. S'il s'arrête net, il lui coupe la main. Le choc qui suit lui donne
l'impression qu'on lui arrache l'épaule, le filin se brise net à la jointure du bâton
et l'autre bout enroulé autour de sa main lui déchire la chair. Il reste 5 mètres avant
une mort certaine quand il est projeté comme un pantin par l'onde de choc qui s'est
propagée sur le filin. Il s'écrase lourdement sur le toit d'une voiture dont les vitres
explosent sous l'impact. Il est vivant, mais il a mal. Mal.
Et la douleur est la seule chose à laquelle il peut penser. Le choc aurait pu le tuer,
mais il est en vie. Ca pourrait le soulager mais à dire vrai, quand on est mort, on n'a
plus mal. Il attend cette délivrance en fixant le haut de l'immeuble et la lune
derrière. C'est joli vu d'ici.
Mais c'est quoi ce truc ? Bouge ! Tu gâches ma dernière vision !
- Et ben mon vieux, t'es pas joli à voir.
Oh non, encore lui... Même quand je meurs il doit venir m'emmerder.
- J'entends ton âme p'tit mec, alors soit sympa. J'suis v'nu t'aider
Tu parles...
- Soit... Dis toi juste que j'suis l'seul mec qui peut sauver ton père maintenant.
Tu peux pas savoir à quel point je suis rassuré.
Eun éclair, l'omùbre disparait.
Comme la dernière fois.... Et comme le mec là haut ! C'est sûrement le même ! Et il se
fout de lui en plus !
Alors comme si la pierre avait entendu le désir de son possesseur, elle s'illumina et
aida Rob à se relever. Il se sentait mieux. Même plutôt bien. Puis le halo vert
disparut... Et l'émeraude devint noire. L'air interrogateur, il cogna dessus comme on
frappe à une porte. Aucune réaction.
- Si tu veux mon avis, tu devrais changer les piles.
Il eut à peine le temps de lever les yeux qu'une main gantée lui saisit l'épaule...
Et le monde autour changeât.
Les voitures disparurent du parking, le parking lui même ne ressemblait plus a ce qu'il
connaissait, tout était entouré d'un halo bleu violacé. L'immeuble semblait prendre vie
et rapetisser à vue d'oeil. Puis il comprit. Ce type, Requiem, il marchait dans les airs.
C'était sûrement lui qui avait changé le monde autour. Ou alors ils étaient ailleurs.
Il n'eut pas le temps de se poser d'autres questions que la baie vitrée brisée et le
bureau de son père se matérialisèrent devant lui.
L'homme en noir disparut alors instantanément et réapparut derrière son père, plaçant
son arme sous sa gorge, pointée vers le haut de la mâchoire.
Le temps s'arrêta presque un instant, Shiro regardait son fils les yeux quasi exorbités,
Rob tendit les bras vers le criminel cagoulé en signe de reddition et hurla
- Attends !
Rob sortit la puce, cette puce à la con pour laquelle ils auraient pu crever.
Requiem eut un frisson et resta comme planté devant la scène.
- Bieeen, dit l'homme en noir en faisant un signe de tête à Rob, maintenant je n'ai
vraiment plus besoin de vous.
Puis il appuya sur la détente.
Encore une fois le temps parut s'arrêter. Rob vit l'homme disparaître de nouveau. Mais
il ne revint plus. Ou du moins le crût-il une seconde, car il sentit sa cage thoracique
exploser l'instant d'après. Le tueur était derrière lui. La balle transperça sa cible
et alla se loger dans le plafond. La main de Rob s’ouvrit et laissa échapper la
puce. L'homme en noir s'en saisit au vol.
Rob s'écroula face contre terre, il ne respirait plus mais il voyait et il entendait
toujours.
Il vit Requiem sans réaction face au double meurtre, lui non plus n'avait rien pu faire,
pourtant il semblait avoir deviner ce qui allait se passer.
Rob n'avait pas besoin de son aide et cette espèce de naze s'était pointé ! Il avait
tout fait foirer !
L'homme en noir regarda un Requiem comme sous le choc par ce qu'il venait de voir. Il lui
dit simplement
- Pleures pas trop, petit. On s'retrouv'ra.
Puis il disparut. Définitivement.
Steve retira son masque et tomba à genoux dans la pièce.
Le silence avait envahi les lieux. Et il sentit deux âmes quitter les corps sans vie
autour de lui. Un frisson lui parcourut l'échine. Comme s'il savait déjà ...
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