    

par Shala & Yan
Il tendit la main et éteignit sa chaine hi-fi. Il avait besoin de
silence. C'etait bien le seul moment où la vieille boutique de Tinte
Witherspoon retrouvait la tranquillité qui l'habitait avant que Quin
n'en hérite. Cette façon de faire le vide était pour lui une manière de
rendre hommage à sa tante au moment de "fouiller des lieux".
Le jeune homme prit un crayon sur le comptoir et soupira en pensant à
l'ampleur de la tache qui l'attendait. Il leva les yeux au ciel
- Excuse-moi Tinte, mais...
Le tintement de la porte d'entrée de la boutique le coupa.
- Desolé, c'est fermé. Rev'nez demain.
- Quintin Widahspoon...Brothah...
Quin décolla les yeux de son inventaire et se retourna. Trois rastas
sortis tout droit d'un mauvais film s'approchèrent du comptoir.
Witherspoon se leva.
- On s'connait, "brothah" ?
Le trio s'arrêta. L'un des hommes pencha la tête en arrière et lança un
regard étrange à Quin.
- Nah... Mais King Willie te connaît...
- C'est lui qui vous envoie ?
- Yessah...
Le plus grand des trois jamaicains retint un rire et fit une courbette
avant de continuer
- ...Et il te fait l'honneur d'une invitation à...Discuter...
Quin soupira. Le jeu d'acteur des trois gaillards lui disait de se
méfier, mais il n'avait aucunement l'intention de les suivre.
- Je suis flatté... Mais tu peux lui dire que s'il veut causer, il
devra bouger son royal popotin jusqu'ici.
Le grand rasta fit un nouveau geste et, avec une lenteur exagérée,
pointa Quin du doigt.
- T'as pas l'air de comprendre Quintin, quand King Willie te demande,
tu vas à lui...
Quin continua sa provocation.
- Pas cette fois. Un autre jour peut être, quand j'aurai que ça à
faire...
- Je vois... C'est dommage que tu le prennes ainsi brothah...
Un coup de poing venu de la droite s'écrasa sur le visage de Quin. Trop
occupé à agacer le parleur, il avait oublié les deux autres. Au sol, il
secoua la tête pour reprendre ses esprits et leva les yeux. Le gars qui
l'avait frappé réajustait son poing américain avec un sourire
carnassier.
- Tu as laissé passer ta chance Quintin... Pour toi desormais, c'est
direction Babylon.
Les trois hommes se dirigèrent vers la sortie et sortirent de leurs
impers des cocktails molotov qu'ils lancèrent aux quatre coins de la
boutique, laissant Quin au milieu des flammes.
Adossés à leur voiture, une longue cadillac noire, les trois rastas
admiraient leur oeuvre. Ils avaient ordre de ramener Quin mort ou vif,
et ça n'allait plus tarder. Le quartier était presque vide et personne
ne s'attaquait à King Willie ou à ses hommes.
L'un des jamaicains tappa du coup sur le flan d'un de ses partenaires.
- Hey, r'garde Barnaby, tu trouves pas qu'y'a quel'qu'chose qui cloche ?
- Qu'est c'que tu veux dire, Isaiah ?
- Ben... Le feu...Y grandit... Mais y brule rien.
Le rasta au poing américain se pencha sur le côté pour mieux voir.
- Isaiah a raison, Joseph. Regarde les étagères, y'a rien qui prend.
Joseph, le grand, fit signe à Barnaby de lui passer une des bouteilles
qui restait sur le siège de la voiture. Il l'alluma et se preparait à
la lancer quand un immense symbole ésotérique, apparu sur la porte de
la boutique, éclata en dispersant une sorte d'aura protectrice sur la
vieille bâtisse.
- Qu...?
Les flammes à l'intérieur de la boutique se réunirent alors en une
enorme boule de feu qui fut expulsée de la boutique comme une balle de
flipper, entrainant Joseph avant de s'écraser dans la cadillac qui
explosa aussitôt.
Les deux autres rastas furent projetés plus loin par le souffle et,
encore sonnés, eurent du mal à croire que c'etait bien Quin qui sortait
de sa boutique, encore enflammé par endroit sans que ça ne le gêne pour
autant.
- Vous n'croyez quand même pas pouvoir cramer ma boutique comme ça ? De
puissants sorts protègent cette boutique... Croyez moi, l'assurance
incendie, c'est pour les mickeys, rien ne vaut les sorts façon Tinte
Witherspoon... Et devinez quoi...Elle m'a tout apprit.
Quin afficha un large sourire tandis que les autres se relevaient,
armes en main.
- Et des sorts contre les balles, t'en as ?
- Euh...
Quin sauta dans sa boutique et s'abrita derrière son comptoir en
pestant tandis que les balles crachées par les mitrailleuses des deux
rastas transperçaient sa boutique.
- Va jeter un oeil, fit Isaiah en designant du menton les restes de la
bâtisse.
- Pourquoi moi ?
- Parce que Joseph mort, c'est moi qui prend les commandes des
opérations.
Barnaby soupira et poussa la porte du pied.
- Tu parles d'une opération...
Il s'avança lentement vers le comptoir et s'arrêta juste devant,
alongeant le cou pour tenter sans succès de voir ce qu'il y avait
derriere. Il plia les genoux et s'élança d'un bond, le doigt sur la
gâchette. Personne.
- Ici. fit une voix derrière lui.
Il n'eut pas le temps de se retourner que la main de Quin abaissait le
canon de son arme. Surpris, Barnaby fit feu et s'explosa le pied dans
un hurlement.
Isaiah déboula dans la boutique, alerté par le cri de son partenaire.
Il fit le tour du comptoir et aperçut Barnaby, allongé, le nez en sang.
- Barnaby ?
- Il t'entend pas.
Comme pour le précédent, Quin ne laissa aucune chance à Isaiah et lui
brisa le bras droit en quelques mouvements bien calculés. Il se plaça
ensuite deriere le jamaicain tout en maintenant une clé sur son membre
cassé. Le cri de douleur resta au fond de la gorge d'Isaiah alors que
Quin lui écrasait la tête sur le comptoir.
- Alors "Brothah"... T'étais pas sensé m'envoyer à Babylon avec tes
potes, toi ?
Le rasta suffoca.
- Okay, t'as quand même gagné un truc, j'vais aller l'voir ton King
Willie. Et tu vas m'dire où j'peux l'trouver...
Le Queens...
D'apres Barnaby, c'est ici que se cache King Willie. L'endroit n'est
pas difficile à trouver pour Quin. Un vieil immeuble délabré gardé par
deux guignols à dreadlocks. Enfin, en apparence.
- Salut. Parrait qu'j'suis attendu... M'appelle Quin.
L'un des "gardes" passa son pétard à son acolyte et écarquilla les yeux
pour mieux voir à travers la fumée qui l'entourait.
- Eeeh.. P'tet' bien.. Atta...
Complement stone, le garde chercha tant bien que mal dans ses poches
après un telephone portable qu'il approcha de sa bouche à la manière
d'un talkie walkie. Quin le regarda avec un sourire moqueur.
- T'es sûr que ça marche comme ça ton truc ?
Le rasta secoue la tête et appuie sur un bouton. On lui répond.
- Y'a un gars ici il d...
- Laisse-le entrer. fait la voix, avant même qu'il ait terminer sa
phrase.
Le garde reprit son pétard.
- Baaah... Vazy man... C'est tout droit...
De l'intérieur, le bâtiment ne ressemblait plus à un vieil immeuble
délabré mais plutôt à une école. Un grand hall desservant de nombreux
couloirs menant à diverses salles de classes. Et un grand escalier au
bout du carrelage marbré, sur l'autre mur. En s'en approchant, Quin
remarqua une porte ouverte sur un coté. Un étrange pressentiment lui
suggèrait d'aller y jeter un oeil. La porte donnait sur un escalier qui
s'enfonce dans les profondeurs du bâtiment. Une voix étrange monta des
abysses.
- Viens à moi Quentin... Viens à King Willie.
En bas de l'escalier, Quin fut plongé dans une semi obscurité. Il
peinait à appercevoir une bougie posée sur une table au centre de la
pièce, à coté d'une boite d'allumettes. A la bougie était attachée une
petite note.
"Allume moi"
- A quoi tu joues King Willie ? "Alice au Pays des Rastas" ?
- Allume la bougie, Quentin.
La voix semblait provenir de partout et nulle part à la fois. Il ne
fallut que quelques secondes à Quin pour réaliser qu'elle etait dans sa
tête. Pas la peine d'essayer de discuter pour reperer Willie.
Avec une certaine appréhension, Witherspoon alluma la mèche de la
bougie. A sa grande surprise, toute la salle et des centaines d'autres
bougies s'illuminèrent. Un spectacle malsain s'offrit alors au jeune
homme. Les murs semblaient formés d'ossements humains. Sur certains
d'entre eux, de la chair putride etait encore visible, et du sang
presque noir jonchait le sol, coulant parfois par fines traînées
directement des lambeaux de chair...
- Bon sang... Tinte m'avait dit que tu étais fou, mais là ça dépasse
tout c'que j'imaginais. Qu'est c'que tu m'veux ?
Le rire de Willie résonna... Mais bel et bien dans la pièce cette fois.
Une fumée pourpre sortit du mur derrière Quin, qui fit quelques pas en
arrière.
Une main presque squelettique apparut alors, agitant un bâton d'où
provenait certainement la fumée. Le reste du corps de King Willie
sortit enfin du brouillard coulleur sang, prenant appuit sur une canne
à tête de cobra...
- Tu as aimé mon entrée, Quentin ? Je l'ai mise en scène spécialement
pour toi...
- Un vrai David Copperfield black... Je répète, mais qu'est-ce que tu
m'veux espèce de malade ?
- Les malades sont ceux qui me résistent, Quentin. Comme ce fut le cas
pour ta chère tante.
- Tu m'as fait venir pour des aveux? Je sais depuis le début que c'est
toi qui a tué Tinte. Si j'ai pas cherché à m'venger, c'est parce
qu'elle me l'a fait promettre avant de mourir.
- Quel gentil garçon obéissant tu fais, Quentin...
- Peut être...
- Quoi qu'il en soit, Quentin, ta vie s'arrête aujourd'hui.
- Bien sûr, et c'est pour ça que tu m'a fait venir, pour me tuer?
Qu'ai-je donc fait pour que sa majesté puisse vouloir ma mort?
- Tu t'es associé à la mauvaise personne, Quentin...
- Qui donc ? Requiem ? Qu'est-ce que tu lui veux ?
- Ca mon pauvre Quentin, tu ne le sauras jamais!
Quin fut soudain parcouru par une sensation étrange. Il baissa la tête
et apperçut le bras de Willie, enfoncé dans son torse. Il sorcier
vaudou retira lentement sa main, arrachant sans une goutte de sang le
coeur encore battant du jeune Witherspoon. Quin tourna de l'oeil. Il
reprit ses esprit en heurtant violemment le sol. Haletant, il posa la
main sur son sweat, intact, et, encore paniqué, s'en débarassa pour
plaquer neveusement la paume de sa main contre sa poitrine. Il sentit
les battements de son coeur et jeta un regard presque inquiet au Roi
Willie.
- Où est donc passé cet air si sûr de toi Quentin? Que de
souvenirs...Ta tante avait exactement le même regard lorsqu'elle a
découvert mes pouvoirs...
Quin se releva lentement, reprenant peu à peu son calme.
"Willie paralyse ses ennemis par la peur. Il ne faut pas avoir peur"
Le jeune homme joua une nouvele fois la carte de la provocation.
- Une illusion ? Va falloir trouver mieux, Willie.
- Quel sang froid... Je suis impressionné, Quentin. Connais-tu le film
Candyman ?
- Qu'est c'que tu racontes encore ?
- C'etait mon film préféré il fut un temps, Quentin. J'adore la scène
avec les abeilles, pas toi?
- Je sais pas c'que tu prépares, mais j'te laisserai pas...
Sans finir sa phrase, Quin s'élança sur le Roi vaudou. Willie esquissa
un sourire et ouvrit grand la bouche, libérant des miliers d'abeilles.
Witherspoon crut d'abord à une illusion mais il s'arreta net lorsqu'il
sentit les dards des insectes transpercer sa chair. Il s'éffondra,
hurlant de douleur.
- Ouiii ! Crie-moi ta douleur, Quentin ! Et donne-moi ta vie!
Willie avança alors à une vitesse impressionnante, semblant floter au
dessus du sol. Dans le même mouvement, il sortit une lame de sa canne à
tête de cobra et transperça le coeur de Quin...
- J'en reviens pas qu'il nous ait d'mandé d'nous débarasser du corps,
man...
- Encore heureux qu'il nous ait pas étrippé pour avoir échoué, Isaiah.
- Mais on a pas échoué, man, ce débile est allé à lui, non? Et résultat
le voilà dans un sac. Et nous on doit s'en débarasser... Mais ça va pas
être évident avec un poignet dans le plâtre...
- Te plains pas, man, j'me suis éclaté l'pied et j'râle pas pour
autant...
- Tu n'râles jamais, toi, Barnaby.
- Pas faux... Bon, on le largue le macchabée au lieu d'glander dans
c'van ?
- Wai...
Les deux rastas sortirent de leur véhicule. Dans l'anonymat d'une
ruelle, il trainèrent comme ils purent leur fardeau jusqu'à un vieux
container à ordures. Il le laissèrent là un instant, se demandant
comment ils allaient le mettre à l'intérieur, handicapés qu'ils étaient.
- Bras cassé ou pas, tu vas m'aider à le soulever pour le foutre dans
cette benne.
- Hého ! T'as vu comment tu m'parles ? C'est encore moi le chef des
opérations que j'sache...
- Après l'histoire d'la boutique j'pense pas non...
*crac*
- T'as rien entendu ?
- Change pas de sujet !
- Nan mais écoute !
*craac*
Ils se figèrent. Le bruit semblait provenir du sac. Isaiah et Barnaby
restèrent ainsi quelque secondes, visiblement inquiets.
*craaac*
- Ouvre le sac.
- Ben tiens.. Ouvre toi même, chef !
Hésitant, Isaiah descendit la femeture du bodybag... Leurs yeux
s'éccarquillèrent lorsqu'ils découvrirent d'où venaient les bruits.
Les os de la cage thoracique de Quin se brisaient dans un son mat,
passaient à travers la peau et fusionnaient les uns avec les autres
pour former un symbole étrange, comme un masque.
- Boah, c'est crade, c'est quoi ?...
- J'en sais rien, man... On fait quoi?
- On l'balance dans la benne comme prévu et on s'casse fissa.
- Wai ça m'va ça, j'aime bien...
Lorsqu'ils se penchèrent pour soulever le sac, la main de Quin saisit
le bras plâtré d'Isaiah et le serra si fort que ses os craquèrent à
nouveau.
- Aaaaarg!!! P'tain il veut pas m'lâcher! Il veut pas m'lâcher!
Barnaby resta figé et regarda, impuissant. Soudain, les yeux de Quin
s'ouvrirent, brillants d'une lueur violacée. Il se redressa en position
assise, fixant Isaiah, et, l'agrippant par la nuque de son autre main,
l'envoya avec une force surhumaine s'écraser sur le mur pour le faire
atterir dans le container.
- Oh putain, oh putain, ooooh putain!
Barnaby courait comme il pouvait en direction du van mais, d'une simple
pensée, Quin envoya une poubelle sur le jamaïcain qui s'étalla de tout
son long sur la chaussée. Witherspoon se releva dans un craquement, se
déhanchant d'une façon inhumaine, et s'approcha de Barnaby. Il
l'agrippa par le col et le soulèva à quelques centimètres du sol, sans
sourciller. Il approcha alors son visage de celui du rasta appeuré et
souffla, d'une voix quasi démoniaque.
- Tes clés...
Le jamaïcain s'exécuta, tremblant de tout son corps. Sans effort, Quin
l'envoya rejoindre Isaiah dans le container...
Devant l'ancienne école, la porte etait gardée par les même rastas en
plein trip. Lorsqu'ils virent arriver Quin pour la seconde fois, ils
eurent du mal à y croire.
- Hé man, c'est pas le mec de tout à l'heure qui se dirige vers nous?
- Wai, on dirait bien... Il est pas censé être mort?
- Possible...
Le garde s'avança, trébucha presque et leva une main pour tenter
d'arreter Quin.
- Hé ! T'es pas censé être mort toi?
Comme seule réponse, les deux hommes ramassèrent une onde de choc qui
les projetta contre le mur. Ils retombèrent assis, éberlués, apres que
Quin soit passé.
- Trop puissante ta beuh, man...
- Yessah...
Quin reprit le même chemin que la dernière fois, et s'arreta en bas des
escaliers, l'air surprit. Les lieux avaient repris une apparence
normale. Seul Willie trônait, de dos, au milieu de la pièce.
Les yeux de Quin brillèrent de leur aura violacée, libérant une étrange
fumée, et il hurla le nom du Roi vaudou tel un gladiateur revenu
d'entre les morts pour se venger.
A nouveau, des milliers d'abeilles foncèrent sur Quin, mais celui-ci
tendit la main et un feu violet l'entoura, brûlant instantanement tout
les insectes qui l'approchaient. Witherspoon retourna alors violemment
la chaise de King Willie et recula de surprise en découvrant le visage
d'un squelette inanimé.
Le feu violacé s'eteignit quand le squelette bougea la tête et se
redressa.
- Qui aurait cru que la vieille Tinte Witherspoon disait vrai à ton
sujet, Quentin...
Le yeux de Quin se plissèrent. Il hurla.
- Qu'est c'que ça veut dire ? A quoi tu joues Willie ? Qu'est c'que tu
m'as fait ?
- Tu devrais me remercier, Quentin... J'ai révélé ta vraie nature...
- De quoi tu parles ? Où tu t'caches ?
- Ahahaahaa ! A toi de le découvrir !
Le rire de King Willie se fit de plus en plus faible, jusqu'a
disparaitre. Le squelette retomba sur sa chaise.
Quin hurla à nouveau, la fumée de ses yeux devint une flamme. Elle
brûla quelques instants, puis elle s'éteignit. Il saisit le squelette
par la tête et l'envoya se pulvériser sur un mur. Les os s'embrassèrent
et disparurent dans une fumée pourpre, liberant un morceau de papier
qui plana jusqu'a Quin. Il s'en saisit. Dessus figurait une adresse
dans le Westchester.
Quin serra le poing et fit disparaitre le morceau de papier dans une
flamme violette. Il resta ainsi, debout, fixant le vide. Il passa la
main sur sa poitrine et sur le visage de la mort qui s'etait tissé avec
ses côtes...
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l'Episode 7
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