Requiem
Chapitre VI ... Par Shala


La lune... C'est la première chose qu'il voit en ouvrant les yeux, cette lune, pleine, qu'il peut voir grâce au trou qui se trouve dans le plafond de l'église. Cette même église où il a combattu CrossDog et où il a perdu. BANG! Cette balle qui vient heurter son front, sa dernière vision avant de sombrer; en y songeant il pose directement sa main sur son front, rien, pas une trace. Il peut lever les mains? Il les regarde à leur tour, rien non plus, pas une égratinure, juste ses griffes qui ont été détruites, mais aucune trace de blessure. Et ses jambes? Rien non plus, ses genoux sont intactes, il peut se lever sans problèmes. Il regarde autour de lui, pas un seul signe de vie, seul la lune éclaire les lieux. Cette lune il la fixe à nouveau et commence à se demander:
–    Je... Je suis...
–    Mort... Oui mon fils, ta défaite te fut fatale, malheureusement je suis arrivée trop tard pour te prévenir du danger.
–    M...Mère!... J'ai agit comme un idiot, je suis désolé.
–    Tu ne pouvais pas savoir, ton adversaire avait bien plus d'expérience que toi.
–    Je savais qu'il pouvait en exister d'autres comme moi, mais je ne pensais pas en rencontrer un un jour, et en plus aussi fort que ça. Je n'ai pas trop compris son charabia au fait, pourquoi je devais soit le rejoindre soit mourir.
–    J'ai fait mes recherches, C'est un envoyé d'un groupuscule religieux du nom de G.O.D. Ils pensent être au dessus des lois et pensent avoir été choisis par Dieu pour purifier les humains du péché.
–    Une belle bande d'allumés quoi...
–    On peut dire ça, sauf que ces allumés là sont très dangereux.
–    Ca j'ai vu, j'en suis même mort... D'ailleurs comment ça se fait que je sois mort? Je croyais que les communicants ne pouvaient pas mourir de mort violente...
–    Tu ne peux pas en effet, pour revenir chez les vivants il te suffit de regagner ton corps, mais le problème c'est que ton corps n'est plus ici...
–    Tiens c'est vrai ça, où est-il?
–    Je ne sais pas, quand je suis arrivée seul ton esprit était sur les lieux. Et ce n'est d'ailleurs pas normal, tu aurais du te réveiller directement après ta mort. Mais tu est resté « inconscient » pendant plusieures heures.
–    Ca j'avais remarqué merci, vu qu'il fait nuit maintenant.
–    Non, il fait noir, mais ce n'est pas encore la nuit, il est un peu moins de 21h.
–    Wai bon, ça revient au même. Tu crois que c'est ce CrossDog qui a emmené mon corps avec lui?
–    C'est bien possible. Et c'est sans doute à cause de lui que tu ne t'es pas réveillé directement, peut être que son pouvoir de communicant y est pour quelque chose...
–    Mouais... Et comment je fais pour retrouver la trace de mon corps moi?
–    Le livre, celui que je t'ai confié lors de notre première rencontre, tu l'as encore j'espère?
–    Biensûr, je le conserve dans mes affaires, il est dans le studio au dessus de la pizzeria de Vincenzo.
–    Bien, c'est là que nous devons nous rendre alors, le livre nous aidera surement à retrouver la trace de ton corps.
–    Bon ben c'est parti, mettons nous en route...
Et les deux fantômes quittent la batisse en ruine en pressant le pas.

Quelques dizaines de minutes après leur combat, CrossDog arrive au quartier général du G.O.D. avec le corps de Requiem sur son épaule. Il entre dans la salle de réunion et pose négligemment le corps sur la table ronde.
–    Je ne comprends pas pourquoi vous voulez son corps, vous auriez du me laisser m'en débarasser pour que cet abruti ne revienne pas...
–    Nous avons des projets pour ce corps CrossDog, d'ailleurs il me semble que l'on t'avait demandé de ne pas trop l'abimer, et visiblement tu ne nous a pas écouté...
–    Vous avez vu ce qu'il a fait à mon visage? Il a eu ce qu'il méritait ce petit enfoiré.
–    Tu es prié de tenir un autre langage en notre présence!
–    Pa... Pardon.
–    Bien. Tu vas suivre Nestor et emmener le corps dans un endroit plus approprié.
–    A vos ordres...
CD reprend le corps et suit le majordome. Ils traversent plusieures pièces, ils marchent déjà depuis plusieures minutes
–    Je n'avais pas imaginé que ce manoir était si grand. Je crois que quand je prendrai ma retraite j'aurai un manoir comme celui-ci...
–    La propriété de Lord Krashner est une des plus grande de la ville, de plus les pièces que nous traversons en ce moment ne sont que la partie visible du manoir, l'endroit où nous nous rendons fait partie des pièces « non visitables » du manoir.
–    Vous m'en direz tant...
–    Nous sommes arrivés.
–    Les... Les cuisines!?
Le majordome ne répond pas et ouvre un frigo qui cache une porte blindée en son fond, une fois cette porte franchie, il y a un couloir de plusieurs mètres à franchir pour tomber sur une énorme chambre froide remplie de corps humains dans des espèces de caissons réfrigérant. Nestor ouvre un caisson vide...
–    Vous pouvez poser monsieur Requiem dans ce caisson.
–    Vous n'allez pas chercher à l'identifier d'abord?
–    L'identification est déjà en cours grâce au photos prises à la fin de votre combat, nous comparons en ce moment son visage avec tous les visages présents sur toutes les bases de données de la ville
–    Ah bon, je savais pas qu'on avait ce genre de matos de recherche à notre disposition...
–    En fait il s'agit du matériel de Lord Krashner, il possède le meilleur matériel que l'on puisse trouver pour ce genre de recherches.
–    C'est cool.
CD pose le corps dans le caisson et le majordome le referme, puis entre un code sur la console de contrôle du caisson.
–    Bien, maintenant suivez moi, je vais soigner vos blessures... dit Nestor
–    Puisque c'est si gentillement demandé...
Et les deux hommes quittent la pièce sans oublier de tout refermer derrière eux.

Il est 21h15, ça fait bien deux heures que Vincenzo n'a pas eu de client. Pour passer son ennui, il a allumé la télévision de la cuisine s'est installé aussi confortablement qu'il pouvait pour la regarder. Entre alors Catarina, qui revient d'on ne sait où.
–    Et bien alors qu'est ce que tu faisais? T'as vu l'heure?
–    J'suis désolée, j'étais plongée dans la lecture d'un bouquin et j'ai pas vu le temps passer. De toute façon c'est pas grave, je vois qu'il y a pas foule...
–    Mouais ça marche pas trop fort ces derniers temps, enfin bon ça nous fait du temps libre...
–    Steve n'est toujours pas rentré?
–    Nan, il n'est toujours pas revenu de son soi-disant rendez-vous à Central Park
–    Et ça ne t'inquiète pas plus que ça!?
–    Hé! C'est un grand garçon, j'vais pas me faire un sang d'encre parce qu'il ne rentre pas avant qu'il fasse noir! Et puis je te rappelle que la rue ça le connait, à ta place je ne m'en ferait pas pour lui.
–    Et bien moi je m'inquiète... Je vais voir où il peut être
–    Mais attends!
Vincenzo suit Catarina et tous les deux s'arrêtent en voyant une limousine s'arrêter devant la pizzeria
–    Héhé t'as vu? Même les riches ils entendent parler des pizzas de zio Vincenzo! Ils viennent avec leur limousine chercher leurs pizzas!
–    Rêve pas, à mon avis ils se sont perdus et comme on est les seuls ouverts dans le coin à cette heure-ci ils viennent demander leur chemin...
Fei, intrigué par cette limousine, s'en approche et attends de voir qui va en descendre. Au moment où la porte arrière s'ouvre Fei se paralyse, et ne peut pas s'empêcher de trembler. Cette sensation, il l'avait oubliée, ce sentiment qui vous fige et vous rend incapable de faire quoi que ce soit, qui vous glace le sang et qui fait trembler tout votre corps; ce sentiment c'est la peur. Il tombe par terre, et regarde l'homme entrer sans pouvoir bouger le moindre muscle...
–    Fei? Fei vous allez bien? Que se passe-t-il? dit Samantha qui vient d'arriver avec Steve
–    ...
–    Oncle Fei? Hé oncle Fei! Regarde moi! C'est moi Steve! Qu'est ce qui se passe!?
–    C'est...C'est lui...Death...Mask...
–    Deathmask!? Le...Le gars qui t'a tué?
Steve se précipite alors dans la pizzeria, Sam lui crie « attends! » mais il n'écoute pas. Une fois à l'intérieur il voit un homme de presque deux mètres, les cheveux longs et noirs, habillé d'un long manteau sans manches et surtout le visage masqué par un crâne humain. En le voyant, Steve oublie son état de fantôme et tente de le frapper, mais passe évidemment à travers. Vincenzo, un peu surpris par le look du nouveau venu en perd ses mots:
–    B...B..Bon...Bonsoir! Qu....Que puis-je faire pour votre service?
Et d'une voix presque agonisante Deathmask lui lache:
–    Mourir...
–    Naaaaaaaan!!! crie Steve qui tente à nouveau en vain de bousculer l'homme à la face de mort.
A ce moment là Deathmask sort un shotgun de son manteau et tire sur Vincenzo quasi à bout portant, projetant ce dernier à plusieurs mètres et le tuant sur le coup. Catarina, qui vient de recevoir le sang de son oncle à la figure sans trop comprendre ce qui se passe, le regarde tomber violemment sur le sol. Elle s'écroule ensuite et lache un cri d'effroi, elle tourne après haineusement son regard sur l'assassin de son oncle, qui en un mouvement rapide recharge son arme sans même s'aider de son autre main, et la pointe ensuite en direction du visage de Catarina. Steve quant à lui regarde nerveusement Vincenzo qui ne bouge plus, Il est complètement perdu, il ne sait pas quoi faire, il s'écroule à son tour car il sait que ça va être le tour de Catarina et qu'il ne peut strictement rien faire.
Dehors une des vitres de la limousine se baisse, on entend alors une voix crier:
–    Arrête! Cette fille pourrait m'être utile par la suite, amène la moi...
–    Comme vous voulez...
Deathmask range alors son arme, prend Catarina par le bras et la fais monter dans la limousine. En même temps sortent deux hommes de la limousine, habillés en costume et cravate noirs, qui rentrent dans la pizzeria, répandent de l'essence un peu partout, allument les bec de gaz dans la cuisine, ressortent, craquent une allumette et la jette dans l'essence. A peine la limousine démarre que la pizzeria explose.

Steve reste au milieu des flammes, complètement effondré. Samantha et Fei le rejoignent:
–    Pou...Pourquoi? Pourquoi ont-ils fait ça?
–    Je n'en sais rien mon grand... dit Samantha qui prend son fils dans ses bras
–    Vincenzo...était quelqu'un de bien... Il n'a jamais fait de mal à personne...Pourquoi? Pourquoi lui? Et pourquoi ont-ils emmené Catarina? Pourquoi!?
–    Deathmask n'est qu'un pantin...Il n'a fait qu'obéir aux ordres... dit Fei
–    Mais aux ordres de qui? dit Sam qui continue à serrer Steve dans ses bras
–    Quant il m'a tué il était aux ordres de Viktor Von Krashner, je suppose que c'est encore le cas...
–    Krashner... dit haineusement Steve dont le regard commence à changer
Samantha pense tout à coup à quelque chose et lache Steve
–    Le livre! Il va bruler avec le reste si on ne fait rien!
–    LE LIVRE!? Vincenzo, le seul être vivant qui ressemblait un peu à un père pour moi vient de se faire abbatre, Catarina vient de se faire enlever, et toi ce qui t'inquiète c'est CE FOUTU BOUQUIN!?
Steve est soudainement pris d'un mal au crâne très puissant, il se tient la tête, mais la douleur ne cesse pas, une aura de couleur rouge commence à l'entourer...
–    Steve! Qu'est ce qui t'arrive?
–    Il semble souffrir énormément... dit le vieux Fei
–    C'est incensé! Il ne peut pas avoir mal, il est mort!
La douleur s'intensifie, Steve ne peut pas s'empêcher de hurler, et pendant qu'il hurle, ses yeux s'injectent de sang, ils deviennent entièrement rouges, ensuite son costume semble se mélanger avec sa peau, il se recouvre entièrement de noir. La douleur quant à elle ne cesse pas, au contraire, l'aura rouge autour de lui grandit, il se relève, il est sur la pointe de ses pieds et continue de hurler, le noir de son costume monte jusqu'à son visage et le recouvre entièrement pour ne laisser apparaître que ses yeux. Et au moment même où son visage est recouvert, la douleur s'arrête.
–    Que...Que s'est-il passé? Je n'ai rien compris; Steve répond moi...
–    On dirait qu'il s'est transformé, je dois avouer que je ne comprends rien moi non plus
Il fixe les deux fantômes de ses yeux rouges, puis sans rien dire sort en courant de la pizzeria en feu et disparaît. Samantha court après lui, puis s'effondre en larmes en plein milieu de la rue...
- Mon Dieu! Qu'est-il arrivé à mon fils!?



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